Pierre Soulages

Knoedler and Co, New York

Private collection, Los Angeles

Galerie de France, Paris,

Mme Manijeh Ghiai, Paris

Sotheby's Paris, Contemporary Art, 8 December 2009, lot 17

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Knoedler and Co, New York

Collection particulière, Los Angeles

Galerie de France, Paris,

Mme Manijeh Ghiai, Paris

Sotheby's Paris, Contemporary Art, 8 décembre 2009, lot 17

Pierre Encrevé, Soulages - L'Oeuvre complet Peintures - II, 1959-1978, Paris, 1995, p. 223, no. 647, illustrated

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Pierre Encrevé, Soulages - L'Oeuvre complet Peintures - II, 1959-1978, Paris, 1995, p. 223, no. 647, illustré

Pittsburgh, Museum of Art, Carnegie institute, Pittsburg International Exhibition of Contemporary Art, 30 October 1970 - 10 January 1971 ; catalogue

College Park, University of Maryland Art Gallery, Pierre Soulages, 10 Février - 12 Mars 1972 ; catalogue, illustrated

Hamburg, Deichtorhallen, Pierre Soulages, Malerei als Farbe und Licht, 16 March - 18 August 1997 ; catalogue, p. 46, illustrated

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Pittsburg, Museum of Art, Carnegie institute, Pittsburg International Exhibition of Contemporary Art, 30 octobre 1970 - 10 janvier 1971 ; catalogue

College Park, University of Maryland Art Gallery, Pierre Soulages, 10 février - 12 mars 1972 ; catalogue, illustré

Hambourg, Deichtorhallen, Pierre Soulages, Malerei als Farbe und Licht, 16 mars - 18 août 1997 ; catalogue, p. 46, illustré

Peinture 130 x 162 cm, 28 février 1970 est une œuvre majeure qui fait partie d’une série sur laquelle l’artiste travaille entre 1969 et 1970. C'est au cours de ces années que le maître français radicalise sa peinture, réduisant drastiquement sa palette au noir et blanc. Avec leur palette achromatique et leurs élégantes touches de peinture, les œuvres de cette série immédiatement reconnaissable incarnent une transition cruciale dans la pratique de Soulages entre ses premières œuvres, plus lâches, plus picturales et expressives, et ses dernières œuvres, plus rigoureuses et graphiques. 

Le noir dont est imprégné le pinceau s'étale sur un fond blanc, traçant de larges bandes qui, de parallèles, s'entrelacent en larges nœuds et semblent ne pas se limiter au périmètre de la toile. Elles évoquent la calligraphie orientale et ne sont pourtant pas déchiffrables, mais leur rôle semble être de dynamiser la surface de la toile. Il s'agit plutôt ici de macrographies qui, à certains égards, rappellent et font évoluer les signes graphiques que l'artiste avait déjà expérimentés à la fin des années 1940 avec le brou de noix. Ici, les volumineux arcs curvilignes poussent avec une force gestuelle élémentaire qui invite à des associations avec les contemporains de Soulages de l'école de New York, Franz Kline et Robert Motherwell. Soulages est profondément inspiré par les monolithes et les menhirs rocheux sculptés qui abondent près de sa ville natale de Rodez, dans le sud de la France, at il admire également la simplicité et la grandeur de l’architecture cistercienne. Par son sens imposant de la solidité et de la force, Peinture 130 x 162 cm, 28 février 1970 semble rendre hommage à ces anciennes formes minérales verticales.

Le noir et le blanc séduisent l’artiste dès son enfance : « J'aimais beaucoup les arbres l'hiver, sans feuilles. Je faisais des traces noires sur le papier, de la neige. Je rendais le blanc du papier plus blanc en mettant du noir. » (Propos recueilli par Fabrice Bousteau et Solène de Bure cité dans Emmanuelle Lequeux, “Au Commencement Était Le Noir ”, Beaux Arts Magazine, no. 462, Dec. 2022, p. 70). Le blanc frappant de l'arrière-plan offre un contraste visuel éblouissant avec les coups de pinceau lumineux d'un noir de minuit qui plongent vers le bas, semblant maîtriser une gravité métaphorique dans cette peinture étonnamment dramatique. En 1970, année même de l’exécution de Peinture 130 x 162 cm, 28 février 1970, Soulages élabore les raisons de sa fascination pour les deux couleurs : « Le noir est la couleur qui s'oppose le plus à tout ce qui l'entoure. Un tableau en noir et blanc n'a rien à voir avec ce qui l'entoure, qui est toujours coloré ». (Catherine Millet, "Pierre Soulages, la peinture au présent", Art Press, no. 34, Paris, février 1980).

Présentée à l'influente exposition internationale d'art contemporain de Pittsburgh en 1970 au Carnegie Institute de Pittsburgh, Peinture 130 x 162 cm, 28 février 1970 est un exemple remarquable de la production mature de Soulages. Comme on peut le lire dans le catalogue raisonné de l'artiste, « dès la première toile de la série, Peinture 130 x 162 cm, 19 octobre 1969 aujourd’hui au Musée Salvador Allende de Santiago et qui sera reprise de façon très proche mais avec un noir plus opaque dans la Peinture 130 x 162 cm, 28 fevrier 1970, Soulages atteint une sorte de perfection dans ce type d’une simplicité hiératique » (Pierre Encrevé Soulages, l’œuvre Complet, Peintures II. 1959-1978, ed. Seuil, Paris, 1995, p. 204).

Dans un jeu de bichromie, de graphisme et de clair-obscur, cette œuvre est le résultat exceptionnel du renouvellement que Soulages apporte à sa peinture entre 1969 et 1970.